La plume est assez vieille dans l'histoire des animaux : la plume est le résultat d'une longue évolution qui lui est propre, j'entends par là que chaque type de plume a subi une évolution particulière qui la rend aussi apte que possible à remplir le rôle qu'elle a actuellement chez les oiseaux.
Implantation des rémiges primaires et secondaires sur une aile de
passereau.
Avec la mention du nom de l'auteur G. Gast, ce croquis peut être utilisé
pour illustrer des documents pédagogiques.
© Gaston Gast
La plume est une substance cornée fine et légère, engendrée par une dépression de la peau appelée follicule. Comme les cheveux ou les ongles, elle est constituée d'une substance protéique, la kératine, qui lui confère résistance et souplesse. La formation d'une plume commence par la prolifération très rapide de cellules germinatives; elles forment un tube entouré d'une gaine qui sort rapidement du follicule. Ce tube contient une masse pulpeuse (pulpe) de vaisseaux sanguins et de nerfs. En quelques jours, cette gaine atteint sa taille définitive et l'extrémité laisse déjà échapper la plume. Par frottement et lissage, la gaine va disparaître; il ne restera dans la peau que la partie inférieure du tube, le calamus. A la fin de sa croissance, la plume n'est plus qu'une structure morte qui ne reçoit plus aucun apport sanguin. Elle est soumise à toutes les influences et altérations physicochimiques et sera remplacée à la prochaine mue.
Formation cutanée des plumes
La plume est constituée d'une tige principale, le rachis; à la base de celui-ci, se trouve le calamus qui est fiché dans la peau et maintenu par des tissus musculaires. Implantées d'un même côté sur le rachis, les barbes forment le vexille externe (partie exposée au vent et courbée vers le bas) et le vexille interne (partie sous le vent et légèrement relevée). Les barbes sont elles-mêmes garnies de barbules maintenues entre elles grâce à des barbicelles. Lorsque les barbules se séparent, l'oiseau se lisse les plumes à l'aide de son bec, afin de les ramener dans la bonne position.
La partie la plus visible du plumage des oiseaux est constituée par les plumes de contour qui englobent les tectrices, petites plumes qui recouvrent la tête, le corps, la base des ailes et de la queue, les rémiges qui constituent la surface portante de l'aile et les rectrices ou grandes plumes de la queue.
Structure et différentes plumes
Les plumules ou duvet, nécessaires à l'isolation thermique de l'animal, sont situées près du corps sous les plumes de contour. Elles ont les barbules libres ; le rachis est souvent absent ou très court. Les filoplumes sont réduites à un rachis filiforme porteur de quelques barbes au sommet. Elles sont mêlées aux autres plumes et leur base est bien innervée; elles aident vraisemblablement l'oiseau à mettre ses plumes en place lors de sa toilette. Les vibrisses, composées d'un rachis nu et ressemblant à des poils, sont disposées le plus souvent autour des yeux et au coin du bec chez les rapaces, martinets, engoulevents, etc. Sur certaines plumes, la base inférieure du rachis peut comporter une plume secondaire appelée hyporachis.
L'implantation des plumes est irrégulière; les oiseaux possèdent des zones de peau où les plumes poussent, les ptérilies, et d'autres zones dégarnies de plumes, les aptéries.
Chez les oiseaux, la mue est le renouvellement périodique du plumage destiné à compenser l'usure et la décoloration. La mue partielle n'affecte que les tectrices (petites plumes qui recouvrent la tête et le corps, la base des ailes et de la queue) et non pas les pennes (rémiges et rectrices). La mue complète affecte l'ensemble du plumage. La mue s'accomplit selon un ordre bien déterminé pour chaque espèce ou groupe d'espèces. En règle générale, la mue et la reproduction sont bien dissociées dans le temps car elles sont toutes deux éprouvantes pour l'organisme de l'oiseau.
Chez de nombreuses espèces, le plumage des mâles est coloré. Ce plumage ne sert pas seulement à séduire les femelles, c'est aussi un signal qui éloigne les mâles rivaux quand l'oiseau défend son territoire et sa femelle. La fonction du plumage coloré est analogue à la fonction du chant (nuptial) du mâle. Par contre le plumage des femelles et des jeunes est terne et sert au camouflage; on l'appelle aussi "plumage cryptique".
Musculature d'une aile
Sous les plumes d'une aile se cachent seulement de la peau, des tendons et quelques os car il est clair que les muscles qui servent à l'oiseau pour battre des ailes ne font pas partie du plan portant.
Musculature poitrine oiseau
Cette aile n'a pas pour fonction la simple pénétration dans l'air, la concavité du dessous de l'aile est favorable à la sustentation et même à la propulsion. Chaque type d'oiseau possède sa spécialité pour exploiter les courants d'air. Les contraintes qui s'exercent occasionnent ce que l'on appelle la "force aérodynamique" qui entraîne l'aile vers le haut.